Etude des accords QVCT (Qualité de Vie et Conditions de Travail) des entreprises du CAC 40

Préambule

L’importance prise par le numérique dans l’environnement de travail depuis le COVID entraine des situations de surcharge informationnelle et dégrade l’équilibre vie pro / perso.

• L’étude réalisée par Cog’X et Lecko a montré que 40% des cadres étaient hyperconnectés.
• L’étude publiée par Axa en mars montre l’accroissement de 41% de l’absentéisme des cadres en 5 ans (https://axalive.fr/article/axa-absenteisme-datascope-2025).
• L’équilibre vie professionnelle/personnelle est la priorité pour 34 % des jeunes de la Gen Z dans leur recherche d’emploi, selon une enquête de Nomad Education (https://www.20minutes.fr/vie-pro/4136501-20250211-equilibre-vie-pro-vie-perso-critere-1-jeunes-choisir-travail)

Cette étude évalue la prise en compte du numérique dans les Accords QVCT des entreprises du CAC 40.

3 thématiques de la QVCT impactées par le numérique sont évaluées :

• la surcharge cognitive ou informationnelle : infobésité, excès de réunions et réunions contigues, multitache.
• la préservation des temps de récupération : application du droit à la déconnexion, définition de plages usuelles de travail ou des temps déconnectés, consignes déclinées dans le contexte de l’entreprise (ex les forfaits jours, le télé-travail).
• l’équilibre de vie pro / perso : disposer de temps de travail fixes, l’encadrement de la planification des réunions, la non-sollicitation entre des heures de travail.

Ces sujets sont parfois traités pour encadrer le tététravail, appliquer le droit à la déconnexion ou soutenir la politique d’égalité entre les hommes et les femmes. Ces accords ont été pris en compte s’ils traitent l’usage des outils numériques.

Méthode de travail

L’étude porte sur les accords d’entreprise publiés sur le site de Légifrance. La structure des entreprises du cac 40 étant parfois complexe, nous avons priorisé l’accord de l’entité chapeau. Lorsque celle-ci en était dépourvue, nous avons regardé les principales filiales.

• Crédit Agricole : Amundi est la filiale la plus avancée. LCL, Crédit Agricole Assurances, Crédit Agricole CIB n’ont pas publié d’accord QVCT.
• Bouygues : Colas, Bouygues Telecom, TF1 ont des accords QVCT. Bouygues Construction n’a pas publié d’accord QVCT.
• Vinci : Vinci Construction France a publié un accord pour l’égalité H/F dans lequel se trouve des engagements QVCT. Pas d’accord QVCT publié pour les autres filiales.
• BNP Paribas. BNP Paribas Cardiff est la filiale la plus avancée.
• LVMH : Louis Vuitton Services est la seule maison du Groupe LVMH a avoir signé un accord QVCT. Son effectif d'environ 2000 personnes n'est pas représentatif du Groupe.
• TotalEnergies : Totalenergies Électricité et Gaz est une des rares filiales du groupe à avoir signé un accord QVCT. Son effectif d'environ 1000 personnes n’est pas représentatif du Groupe.

L’analyse des documents a été réalisée en étant assisté de l’IA pour extraire les informations répondant aux critères d’évaluation.

Résultats

Cliquer sur l’image pour accéder au graphique interactif

• 50% des entreprises du CAC 40 ont un accord comprenant une finalité QVCT dans l’intitulé.
• Seules 8 entreprises du CAC40 explicitent dans leur accord l’impact du numérique sur la performance et la qualité de vie au travail. La surcharge informationnelle et l’hyperconnexion sont encore peu pris en compte dans les accords QVCT. Cela s’explique par l’aggravation récente du sujet avec le travail hybride et la place centrale prise par le numérique dans l’environnement de travail.
• L’équilibre vie pro/perso est surtout abordé à travers l’objectif d’égalité H/F et une meilleure prise en compte de la parentalité. Et focalise sur les horaires des réunions, sans prendre en compte les évolutions liées au numérique et les conséquences du travail en décalé.

Les meilleurs dispositions prises au sein des accords :

• Indiquer explicitement les horaires usuels pour interagir afin de préserver les temps de récupération ; réduire la durée des réunions pour favoriser des temps de transition. Cap Gemini définit ainsi une période de connexion de référence (8h30-19h) et encadre l’organisation des réunions sur la plage 9h30-17h30.
• Accompagner un meilleur usage du numérique : Envoi différé de mails et réduction du nombre de destinataires, sensibiliser à l’excès des chats et des réunions, promotion des outils de collaboration. Colas (Bouygues) forme ainsi à “l’usage équilibré des TIC”. Autres exemples, la démarche Smart Working (Axa) pour soutenir un travail hybride bénéfique ; Formations spécifiques pour les managers via Safran Université (Safran)

Enseignements

• L’analyse de ces accords montre un consensus sur les mesures à prendre mais peu d’actions impactent le quotidien des équipes.
• L’absence de mesure, en dehors des enquêtes, n’aide pas à affiner le diagnostic dans l’entreprise, ni à piloter les actions de sensibilisation et de remédiation.
• Les entreprises préfèrent engager des démarches volontaristes allant plus loin que les engagements contractualisés dans les accords avec les représentants du personnel. L’Oréal a ainsi développé un programme très ambitieux “Share & care” sans pour autant avoir (publié) d’Accord QVCT.

A propos de Gr33t

Gr33t gamifie les politiques QVCT. Connectée aux environnements de travail Microsoft 365 et Google Workspace, l’application Saas récompense les facteurs de récupération promus par l’entreprise : réduction des durées de réunions pour favoriser des temps de transition, limitation du travail en débordement et du multitâche subi, etc.

Un objectif est de re-apprendre à récupérer pour performer et soutenir une culture managériale protectrice des ressources cognitives de chacun.

Télécharger l’étude